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6 juillet 2010 2 06 /07 /juillet /2010 11:01

Le titre de capitale mondiale n'a pas été donné à  Bordeaux par la viticulture internationale reconnaissante. Il s'est imposé localement comme une intime conviction. Une suffisance bordelaise de plus, disent les envieux. À quoi tient une telle renommée ? Les vins du plus grand département viticole français (avec l'Hérault) sont connus depuis le XVIIIe siècle. C'est ici qu'est né le classement de 1855, une œuvre d'art référente, y compris au tribunal. Bordeaux commercialise la quantité la plus importante de vins de prestige. Nul territoire ne possède autant de vastes propriétés produisant une aussi grande quantité de vins chers. La Gironde possède le record de la plus grosse densité de bouteilles hors de prix au mètre carré.

De fait, Bordeaux reste le plus important marché de vins fins du monde. Mais la qualité, la typicité des terroirs, l'exception, l'ancienneté du prestige n'expliquent pas tout. Capitale mondiale ? Roland Feredj, directeur du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), considère qu'il existe de meilleures façons de communiquer. « Il y a de quoi affirmer en effet une véritable référence, plus qu'une primauté. Bordeaux, c'est une ressource incontournable, pas délocalisable, qui s'exporte depuis toujours en ayant su s'adapter aux marchés. »

La science des Bordelais

« En même temps, il s'agit d'une économie moderne qui a imposé l'Institut des sciences de la vigne et du vin (ISVV). Moderne comme l'est le concept d'AOC incarné par Bordeaux, très important pour les consommateurs. »

Historiquement, la capacité des Bordelais à se nourrir des influences et des talents extérieurs par le fleuve reste une aptitude remarquable. Bordeaux, de tout temps, s'ouvre aux marchands et absorbe le monde. Ce n'est pas une invention du marketing. La ville a toujours eu valeur de lieu de rendez-vous.

C'est le cas avec l'ISVV dirigé par Denis Dubourdieu, professeur d'œnologie et vigneron, qui abrite la même semaine le congrès des œnologues français, le premier Concours mondial du sauvignon et le premier symposium des Masters of Wine. Denis Dubourdieu lui-même, que l'on appelle désormais « le pape du blanc », est en tête, ces dix dernières années, des publications dans les revues à comité de lecture. Il symbolise aussi le rayonnement des œnologues-conseils bordelais missionnés sur la planète. Pour la plupart, ils appartiennent à la lignée des illustres Émile Peynaud et Jean Ribéreau-Gayon.

N'est-ce pas à Bordeaux que l'on découvre la robe du sauvignon, que l'on explicite les mérites de l'élevage sur lie, que l'on décrypte les tenants et les aboutissants de l'oxydation prématurée, etc. ? N'est-ce pas Bordeaux qui a montré comment fabriquer les grands rouges ? Le « goût bordelais » existe. Et puis, n'est-ce pas Bordeaux, point de départ des plus grands cépages, qui pratique avant les autres l'art de l'assemblage ?

Les événements

Faut-il parler de l'art de l'événement ? Il y aurait ici une propension à le créer en s'attribuant le rôle de l'acteur principal. Vinexpo, puis Vinexpo Asia, ou le fameux marché des primeurs, sont placés au-dessus par la presse internationale, à un moment où le vin irrigue de nouveau la ville au décor de théâtre qui porte son nom.

Une fête dite du vin apparaît et devient essentielle. Et c'est donc dans cette ville que l'on bâtira en 2014 le Centre culturel et touristique du vin, comme on rendrait hommage à son vignoble monumental. « Un geste architectural » emblématique de Bordeaux, souligne Philippe Massol, le directeur du projet, « qui n'est pas destiné à regarder notre nombril. Bordeaux communique avec son image du XVIIIe. Demain, elle le fera aussi avec son Centre sur le sujet global du vin. »

Le vin se réapproprie sa vraie place d'outil structurant de l'économie régionale, dans une ville parée des blancheurs de la communiante. Mais faut-il oublier que la gloire de Bordeaux passe par le Bordelais, un tout viticole remarquable qu'il va falloir maintenant préserver du mitage des paysages et de l'avancée anarchique du béton pavillonnaire ? La capitale mondiale lui doit bien ça.

 

Source : www.sudouest.fr

 

 

Cordialement le Blad.

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