Que sont devenus les 135 000 hectos de faux pinot dont la production et la vente ont été sanctionnés, me rcredi, par le tribunal
de Carcassonne, de peines de prison avec sursis et d'amendes (L'Indépendant des 18 et 18 février) ? De jour en jour, le mystère s'épaissit autour de la véritable destination de ce vin
élaboré à partir de vins de pays d'Oc ordinaires et vendu au prix du pinot, ce qui a généré près de 7 M E de bénéfices pour les différents protagonistes.
Deux acheteurs ? Dans son jugement très détaillé (lire en intégralité sur www.lindependant.com),
le tribunal revient longuement sur les responsabilités des uns et des autres : producteurs, négociant et société de commercialisation finale. Mais l'enquête menée par la répression des
fraudes et les gendarmes n'a pas concerné, visiblement, la destination finale de ces vins. Le jugement ne cite que deux sociétés américaines censées avoir acheté les vins incriminés : E & J
Gallo, ainsi que Constellation Brands, numéro un mondial du secteur.
Jeudi, Gallo a reconnu dans un communiqué qu'il avait acheté 20 % du volume concerné par la fraude. Hier, c'est Constellation qui s'est exprimé sous la forme d'un communiqué transmis à l'Agence
France Presse. Dans ce texte, le numéro un US du commerce du vin (propriétaire notamment de la marque Robert Mondavi, l'homme dont la prééminence sur les goûts américains a inspiré le documentaire
Mondovino) reconnaît avoir acheté 10 % des 135 000 hectos concernés par la fraude.
Constellation achète encore La société américaine se défend par ailleurs d'avoir été au courant de la supercherie. La porte-parole de Constellation, Cheryl Gossin, a déclaré que la société
américaine avait fait vérifier que le vin reçu de Sieur d'Arques était bien à base de pinot. "Constellation a utilisé des experts indépendants pour tester le pinot noir français importé en
2009 (issu de la vendange 2008, ndlr). Il a été confirmé que c'était bien du pinot noir", a déclaré Mme Gossin à l'AFP. Constellation précise en outre qu'elle a continué à acheter du
Pinot à Sieur d'Arques après la période visée par le procès, et que là aussi, les experts ont confirmé le cépage... Reste ce calcul pour l'instant étrange : ce sont 30 % seulement que les deux
clients américains reconnaissent avoir acheté sur la totalité de la fraude, qui porte sur l'équivalent de 18 millions de bouteilles. Saura-t-on un jour ce qu'est devenu le reste ? La société Sieur
d'Arques, qui pourrait s'exprimer la semaine prochaine pour rendre publique sa décision de faire appel ou non de sa condamnation, connaît certainement la réponse.
Source : www.l'indeépendant.com
Cordialement le Blad.