Il fallait s'en douter, la crise et le contexte législatif qui tendent à juguler la consommation de vin n'ont pas épargné le secteur, pourtant très réactif, des Vignerons Indépendants. En témoigne la diminution des achats de capsules par un certain nombre de grands domaines ayant opté récemment pour l'arrachage. Pour Hervé Passama, président de la Fédération départementale des vignerons indépendants, la situation du syndicat demeure toutefois assez stable avec 278 adhérents et 369 caves particulières qui ont communiqué leurs déclarations de récoltes à la Maison des Vignerons.
Et ce, avec 9 500 hectares et 285 000 hectolitres pour la période 2008, ce qui représente 30 % de la production départementale. Ces chiffres seront revus à la baisse pour la récolte 2009, au
regard des faibles volumes récemment enregistrés.
Sur un plan plus politique, les interventions, lors de l'assemblée générale qui s'est tenue la semaine dernière, firent apparaître des divergences d'opinions entre responsables viticoles, notamment
en ce qui concerne la fameuse demande d'aides à l'hectare ou Droits à paiement unique (DPU) défendus lors de la manifestation de Montpellier par Philippe Vergnes et le Syndicat des Vignerons du
Midi.
C'est en substance ce que laissa entendre Agnès Payan, présidente de la Fédération régionale, évoquant d'autre part la nécessité d'une étude réaliste concernant les prix de revient au niveau du
bassin Languedoc-Roussillon. Agnès Payan revint également sur les attaques menées par les lobbies anti-vin et sur les difficultés rencontrées avec la nouvelle organisation de France-Agrimer.
Haro sur les distorsions de charges sociales Xavier de Volontat, président de la Confédération européenne des vignerons indépendants, décerna quant à lui quelques satisfecits aux salons
nationaux et s'interrogea sur la multiplication des interprofessions viticoles, alors que le ministère réclame une simplification des structures. Enfin, Hervé Passama évoqua pour sa part "la
complexité du plan Sarkozy et le non-règlement des distorsions de charges de main-d'oeuvre au sein de la communauté européenne. Problème récurrent pourtant évoqué par le président de la République.
Quant au plan proprement dit, il ne donne lieu à aucune mesure concrète et durable avec une complexité administrative dans l'élaboration des dossiers devenue inacceptable. N'oublions pas que l'on
demande aussi aux vignerons d'entretenir l'espace, d'assurer la pérennité des emplois et de contribuer au maintien du tissu rural comme à celui de l'activité touristique".
Pour clore cette
assemblée, le préfet Jean-François Delage incita les vignerons à trouver les relais nécessaires au sein de la commission européenne. Il rappela également l'utilité de la médiation du crédit et les
dispositifs d'aides au maintien de l'emploi.
Jean-Paul Pelras
Source : www.l'independant.com
Cordialement le Blad.