Des amphores de vin d'avant Narbo.

Depuis 3 ans, Antéas mène une campagne de fouilles subaquatique (1) dans le canal de la Robine. Pour clore cette mission, les plongeurs se sont installés juste derrière l'office de tourisme où ils ont effectués plusieurs sondages leur permettant d'atteindre jusqu'à 5,60 m de profondeur (le canal 2,60 m de fond). Les Voies navigables de France, partenaire de l'opération, leur prêté une barge pour évacuer le sable. Dalleurs les plongeurs onty pu constater le comblement de l'ancienne Aude médiévale par des rapports fluviaux sablonneux sur 2,50 m d'épaisseur. Comme lors des fouilles menées plus en aval, l'équipe d'Antéas a remonté de nombreux fragments d'amphores gréco-italliques du milieu du IIe siècle avant Jésus-Christ. " A l'origine, les VNF ont fait une première découverte plus bas lors du dragage du canal, il fallait savoir dans quel contexte ces amphores étaient arrivées là", explique Jean-Marie Falguera. "Les deux précédents sondages ont permis de découvrir une quantité importante de débris d'amphores de ce type" reprend-il. Aude-là de l'intérêt même des pièces, les chercheurs ont mis en évidence que ces amphores contenaient du vin et venaient d'Italie, à une date antérieure à la fondation de la colonie romaine de Narbo martius.

Du vin pour les Gaulois.

Elles étaient destinées aux Gaulois, des Celtes ibères à l'oppidum de Montlaurès. "Tous ces débris peuvent suggérer la présence d'un débarcadère ou d'un port fluvial à cet endroit de la ville avant l'existence même de la colonie", reprend-il. Les fouilles ont aussi fourni d'importantes données concernant la sédimentologie et la géomorphologie de la lagune. Paul Ambert, géophysicien du CNRS, y voit un élément capital pour sa thèse faisant de l'Atax des Romains, une déviation de l'Aude réalisée dès le début de la conquête pour installer la colonie narbonnaise.


(1) Ces fouilles s'excercent dans un cadre strictement réglementé avec le service régional d'archéologie, le DRASSM de Marseille, les VNF et la ville de Narbonne.


Source : L'Indépendant.

Cordialement le Blad.