Pour financer le volet 2011 de la politique communautaire, FranceAgrimer dispose de 224 millions d’euros. Il en faudrait 320.
« Les vignerons n’accepteront pas d’attendre pour toucher leur dû », prévient l’Héraultais Jérôme Despey, président du conseil spécialisé “vin” de FranceAgrimer. Réuni mercredi à Paris, ce
conseil où les professionnels cogèrent, avec l’administration, les politiques de soutien à la filière, a mis l’État devant ses responsabilités : « Nous avons refusé d’établir des priorités entre
les diverses mesures communautaires. Tout est prioritaire. »
Alors que la reprise des cours du vin n’a pas encore eu de répercussion sur les revenus, déprimés par plusieurs années de crise, FranceAgrimer ne pourra pas, cette année, verser
la totalité des aides communautaires. Pire : si rien ne change, il n’y aura plus un centime dans les caisses dès mai. Il faudrait donc attendre le
16 octobre, début du prochain exercice, pour utiliser l’enveloppe 2012…
Et cela en raison d’un simple problème de trésorerie qu’apparemment personne n’avait anticipé. Cette année, l’enveloppe pour financer cinq mesures de soutien à la filière (prestations viniques,
restructuration du vignoble, aides à la promotion dans les pays tiers et aux investissements) est la plus faible du cadrage de l’actuelle Organisation commune de marché (OCM). La France ne
dispose que de 224 millions d’euros contre 226 l’an passé. Cette enveloppe augmentera de manière substantielle l’an prochain avec 284 millions d’euros. Elle s’élèvera à
280 millions en 2013, dernière année de l’OCM.
Or, c’est en 2011, avec l’arrivée à terme de nombreux programmes pluriannuel, que les besoins de financement sont les plus importants. France- Agrimer les a chiffrés à 320 millions d’euros.
Il manquera donc 100 millions.
« Nous avons suggéré à l’État d’emprunter pour assurer la soudure. On nous répond que la consigne donnée aux ministères est de tout faire pour résorber la dette », explique Jérôme Despey.
Si rien n’est réglé, le ministre de l’agriculture risque d’être fraîchement accueilli le 31 janvier lors de sa visite dans l’Hérault.
FranceAgrimer s’est engagé à solder l’ensemble des dossiers de reconversion qualitative différée (RQD) d’ici fin avril. Ce week-end, le comité d’action viticole avait dénoncé les retards dans le traitement de la RQD par des graffitis qui laissaient planer des menaces d’attentat.