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28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 09:26
Depuis l'accord signé le 15 septembre 2005 entre l'Union européenne et les Etats-Unis, les vins aromatisés, mouillés (jusqu'à 7 % d'eau) ou boisés par macération de copeaux de chêne dans les cuves, sont autorisés. Pour l'heure, l'Institut national de l'origine et de la qualité (INAO) interdit aux seules appellations d'origine contrôlée (AOC) d'être boisées par macération de copeaux. Pour combien de temps ? Les tonneliers multiplient les offres de "produits alternatifs" : poudre de chêne à très faible granulométrie à ajouter dans les bennes à vendanges ou dans les cuves de fermentation, jusqu'à la douelle de trois mètres de long, censée agir sur les tannins et développer des arômes de fruit, ou des nuances vanillées.

A Bordeaux, où Robert Parker, l'influent critique de vin américain, a longtemps privilégié les vins boisés, la résistance s'organise. Au Domaine de l'Ile Pâtiras, à hauteur de Pauillac dans le Médoc, Thierry et Sylviane Viélet produisent un vin d'assemblage franc et généreux auquel le cépage petit verdot ajoute une note singulière. Dans les premières côtes de Blaye, sur l'autre rive de l'estuaire de la Gironde, Dominique Léandre Chevalier, au château Le Queyroux, travaille la vigne à l'ancienne, avec un cheval, et expérimente des densités de plantation hors normes, telle la plantation en cercle du cépage petit verdot. "C'est un vin libertaire, n'aimant que la liberté d'être vin", commente le philosophe Michel Onfray.

Autre îlot de résistance, le château Massereau, à Barsac, dans les Graves, où les frères Jean-François et Philippe Chaigneau exploitent depuis dix ans quelque dix hectares, dont 1,20 hectare en Barsac-Sauternes (blanc liquoreux), 1,80 ha de graves rouges, le reste en AOC bordeaux supérieur. "Nous faisons des vins à l'ancienne. Les copeaux, jamais ! Nous ne sommes pas des bûcherons", précise Jean-François Chaigneau. Pour le barsac, la cueillette des cépages sémillon et muscadelle se fait grain par grain, lorsque le botrytis a agi. La "pourriture noble", poussée jusqu'au "rôti confit", est lentement soumise à un ancien pressoir manuel en bois à cliquet. Ce qui a fait dire à Robert Vifian, expert en vins de Sauternes, que le barsac 2004 de Massereau était "aussi complexe, mais plus aérien" que le château d'Yquem de la même année. Les grands liquoreux sont des vins qui traversent les siècles, comme ce château d'Yquem 1928 proposé à la dégustation lors d'un dîner d'exception organisé par Wine-dinners.com. A 82 ans, il présentait une fraîcheur de poire confite, des nuances d'ananas rôti et un équilibre presque insolent.

Même exigence pour les vins de garde rouges de Massereau : pas de désherbage chimique ni pesticides, aucune chaptalisation ou acidification ; ni collage ni filtration, aucune technique moderne de concentration ou d'extraction. La cuvée Socrate, élevée dans des barriques spéciales, donne un rouge vif et croquant. A noter, un clairet exceptionnel. Le bordeaux supérieur n'excède pas 9 euros, et la cuvée K (élevée en barrique) 14 euros environ pour un assemblage original pour moitié de cabernet franc et de cabernet sauvignon, de merlot (35 %) et de petit verdot (15 %). En vente à Paris : le Vin en Tête, 30, rue des Batignolles (Paris 17e) et Cave Balthazar, 16, rue Jules-Guesde (Paris 14e).


Jean-Claude Ribaut

Source :
www.lemonde.fr

Cordialement le Blad.
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