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30 octobre 2014 4 30 /10 /octobre /2014 05:38

«Ces jeunes filles, on ne sait pas exactement où elles sont». Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a confirmé ce lundi sur BFMTV qu'un cessez-le-feu avait été signé entre le gouvernement nigérian et les terroristes de Boko Haram. Mais alors que cet accord annoncé le 17 octobre prévoyait la libération des 219 lycéennes capturées mi-avril, rien n'a depuis filtré sur leur sort. Dans un rapport publié ce lundi, Human Rights Watch révèle toutefois ce que serait leur quotidien aux mains des ravisseurs. L'ONG reprend les témoignages de douze des 276 filles enlevées le 14 avril à Chibok (à l'est du Nigeria) et qui ont réussi à s'enfuir, mais aussi ceux d'autres anciennes captives. Car comme le rappelle l'ONG , le groupe islamiste armé a enlevé plus de 500 filles depuis 2009.

Abus physiques et psychologiques, travail forcé, participation contrainte aux opérations militaires, mariages sous la menace, viols... Le quotidien dépeint à travers ses témoignages est insoutenable. Les jeunes femmes, qui doivent s'occuper de toutes les tâches ménagères, sont traitées comme des esclaves. «Ils m'ont forcée à les accompagner durant leur mission et à transporter leurs munitions. Ils m'ordonnaient de me coucher par terre lors des attaques et de tenir les balles des fusils, raconte ainsi Hauwa, enlevée en septembre 2013. La première fois qu'ils m'ont ordonné de tuer un homme je me suis mise à trembler et suis tombée par terre. (...) J'ai pensé que j'aurais dû saisir un des fusils des combattants de Boko Haram et m'en servir pour me tuer.»

«Pas de soutien» de la part des autorités

Si les filles sont souvent capturées quelle que soit leur religion, les chrétiennes et celles qui vont à l'école sont particulièrement visées. Les terroristes de Boko Haram leur ordonnent de se convertir à l'islam - sous peine de violences, voire de mort - et de ne plus s'instruire. Une élève raconte ainsi avoir croisé leur chemin alors qu'elle se rendait à l'école en janvier dernier, avec ses amies. «Ah! Voici les personnes que nous cherchons. Vous êtes les filles à la tête dure qui s'entêtent à aller à l'école alors que nous avons dit “boko” est “haram”. Nous allons vous tuer ici aujourd'hui», leur a dit l'un d'eux. Les étudiantes ont été détenues pendant deux jours dans la forêt de Sambisa. Elles n'ont été relâchées qu'après avoir prétendu être musulmanes et promis de ne jamais retourner à l'école.

Le rapport de HRW souligne aussi que les filles sont capturées quel que soit leur âge: quand l'une d'elles, âgée de 17 ans, a dit à l'un des commandants du groupe que les filles comme elle étaient trop jeunes pour se marier, celui-ci a montré du doigt sa propre fille de 5 ans: «Si elle s'est mariée l'an dernier, et qu'elle attend juste la puberté pour consommer son mariage, comment peux-tu, à ton âge, être trop jeune pour te marier?». Si plusieurs ont déclaré que les «hauts gradés» faisaient parfois des efforts pour éviter qu'elles soient victimes de violences sexuelles, l'ONG a recensé plusieurs cas de viols. Certains témoignages font même état de la cruauté d'autres femmes présentes dans les rangs de la secte, qui regardent les jeunes filles se faire violer en les empêchant de s'enfuir.

Une des lycéennes de Chibok revient en outre sur son enlèvement, racontant que les islamistes - qui ont pu pénétrer dans l'enceinte de l'établissement sans problème - ont réuni les filles en leur disant de ne pas s'inquiéter, qu'ils étaient policiers et qu'ils étaient là pour les protéger. N'ayant pas assez de véhicules pour les transporter, ils ont même pris le temps de leur faire parcourir une quinzaine de kilomètres à pied afin de leur trouver d'autres moyens de transports... sans être inquiétés. Tous ces témoignages «laissent entendre que le gouvernement nigérian n'a pas protégé de manière adéquate les femmes et les filles de nombreux abus, ne leur a pas apporté de soutien efficace ni de soins médicaux et psychologiques après leur captivité, n'a pas garanti l'accès à des écoles bénéficiant de conditions sécuritaires adaptées, ou n'a pas mené d'enquêtes et poursuivi en justice les auteurs de ces abus», affirme ainsi Human Rights Watch.

Ce rapport paraît alors qu'une trentaine d'adolescents, garçons et filles, ont encore été enlevés le weekend dernier dans l'est du Nigeria.

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