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2 septembre 2014 2 02 /09 /septembre /2014 16:20

A la frontière israélo-syrienne, les médias locaux font état de récents développements inquiétants : des groupes de militants liés à Al-Qaida seraient stationnés à quelques centaines de mètres seulement de la frontière et Israël pourrait être touché par des obus "perdus" lors d'échanges de tirs entre les forces rebelles et l'armée syrienne.

La semaine dernière, plusieurs photos montraient le drapeau noir d'Al-Qaida flottant non loin du poste frontière de Quneitra. Dimanche, quelques heures après avoir été directement visé par des tirs de mortiers, l'Etat hébreu a intercepté un drone en provenance de Syrie alors qu'il survolait le plateau du Golan.

Retrait des Nations unies

Au-delà de ces événements ponctuels, la région est en proie à des changements historiques bien plus importants. Alors que l'armée syrienne régulière avait réussi à chasser les rebelles qui s'étaient temporairement emparés de la région de Quneitra, la reconquête s'avère plus difficile cette fois. Un groupe de casques bleus fidjiens a été enlevé et d'autres soldats menacés, incitant les observateurs des Nations unies à abandonner le terrain. L'armée régulière syrienne cède progressivement la place à des forces plus hostiles et plus imprévisibles. Les forces des Nations unies, chargées de veiller à l'application du cessez-le-feu (héritage de la guerre du Kippour de 1973) sont en train de perdre le contrôle de la région.

Si les forces des Nations unies ne parviennent pas à reprendre le poste frontière de Quneitra, les troupes du régime syrien se verront repoussées vers le nord-est sur un corridor faisant la jonction avec Damas. Elles conserveraient alors le contrôle de la région du mont Hermon et de la ville druze de Khader, où la milice druze soutient le régime de Bachar Al-Assad. Les groupes rebelles règnent désormais sur toutes les régions situées au sud du poste frontière jusqu'à la Jordanie ainsi que sur plusieurs enclaves au nord de Quneitra.

Les risques pour Israël

D'après les responsables israéliens, la prise du poste frontière par les rebelles ne constitue pas un danger immédiat pour l'Etat hébreu. Plusieurs médias arabes indiquent que l'image des autorités israéliennes auprès des villages situés à l'est de la ligne de démarcation s'est améliorée au cours des deux dernières années, notamment après la construction d'un hôpital de campagne. Des centaines de blessés syriens y ont été soignées. Le poste frontière est aujourd'hui aux mains de plusieurs groupes jugés plus modérés et moins enclins à la confrontation avec Israël. Le Front Al-Nosra – qui les avait aidés à s'emparer du poste frontière – a été progressivement écarté de la zone.

Reste que la disparition de ces derniers verrous de stabilité sur le plateau du Golan devrait inquiéter l'Etat hébreu. Le premier risque est celui d'un débordement des combats en territoire israélien (comme les tirs de mortiers et d'armes légères signalés ce dimanche). Les événements s'enchaînent à un rythme tel qu'il est difficile de savoir à quel moment ils auront des conséquences pour la sécurité d'Israël.

Les forces de défense israéliennes ont été bien préparées. La barrière de séparation a été réparée et renforcée avec de nouveaux équipements de renseignement. Des unités d'élite ont été déployées le long de la frontière. Le commandement régional a été remplacé par une division spécialisée. Mais Israël ne sait toujours pas à quoi s'attendre. Aucun groupe djihadiste opposé au régime syrien n'a cherché à attaquer l'Etat hébreu jusqu'à présent. Les quelques cas d'incidents délibérés – comme l'explosion d'un engin et le tir d'un missile qui avaient respectivement blessé quatre parachutistes et tué un adolescent – auraient été initiés par les forces syriennes régulières.

L'exemple du Sinaï

Il faut peut-être se souvenir de ce qui s'est passé dans le Sinaï pour anticiper l'évolution de la situation sur le plateau du Golan. L'affaiblissement de l'armée égyptienne avait en effet permis à des organisations liées à Al-Qaida d'y lancer des attaques audacieuses entre 2011 et 2012. L'une d'elle avait causé la mort de huit Israéliens et une autre avait permis à des combattants de voler un véhicule blindé de l'armée égyptienne et de passer la frontière (sans faire de victimes).

Dans les deux cas, des dizaines de terroristes avaient participé à l'opération, certains parvenant même à passer en Israël. Ces attaques sont monnaie courante en Irak, en Syrie et au Liban. Il faut désormais s'attendre à des attentats kamikazes et à la voiture piégée dans le plateau du Golan. Les islamistes du Front Al-Nosra y sont présents, et l'Etat islamique n'est pas loin derrière. Ce n'est pas la fin du monde, mais Israël doit rester en état d'alerte.

Source : www.lecourrierinternational.com

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